Résumé :
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Sy Baumgartner, ancien professeur universitaire et écrivain, porte le deuil de son épouse Anna tuée par une violente vague dix ans plus tôt. C’était comme lui une intellectuelle douée : traductrice, poétesse, passionnée d’écriture, une femme lumineuse et volontaire. Au fil des journées éprouvantes ou oisives, il laisse libre cours aux souvenirs…
L’homme vieillissant de soixante-dix ans se révèle vulnérable quand il se blesse accidentellement en tombant dans l’escalier. Il se souvient d’Anna, de leur amour, de leurs origines familiales et ne cesse de vouloir maintenir le lien avec celle qui est partie dans le « Grand nulle part » : ne l’entend-t-il pas encore taper sur sa machine à écrire ? Un jour pourtant, il lui semble qu’elle l’autorise à s’éloigner et envisager une nouvelle vie. Paul Auster (Une vie dans les mots : conversations avec I. B. Siegumfeldt, Les Notes janvier 2020) dit avoir écrit ici son dernier roman et livre de belles pages sur la mémoire : les écrits qui restent et se transmettent, les souvenirs sélectifs, réels ou imaginaires, anodins ou fondateurs. Le regard sur le deuil est à la fois profond et empreint d’une certaine dérision. Récits et réminiscences se mêlent sans chronologie ni cohérence apparente au risque de troubler la lecture. Mais l’essentiel réside dans la qualité de l’écriture, l’intelligence de la pensée et la tendresse malicieuse qui enveloppe les personnages. (A-M.Gi. et M.Bo.)
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