Résumé :
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« Vous vous réveillez un matin, vous êtes noire ». Ainsi commence le nouveau livre de Laure Gouraige. Un message laissé par une journaliste invite la narratrice à la radio pour témoigner du racisme dont elle est victime. Assommée par cet appel, elle retourne se coucher.
Mais voilà, embarras, interrogation. Suis-je noire ? Métisse sans doute, de père haïtien mais depuis longtemps exilé en France. Ah oui, Haïti ! Le souvenir de Sissi, une formidable grand-mère. Et quoi d’autre ? « L’île existe étonnamment vivante et morte. Jamais vous n’irez là-bas. »
Devant le miroir, elle est un peu noire. Certainement plus que la veille. Et encore bien plus le lendemain. Pourquoi personne ne l’a prévenue ? Pourquoi ne s’est-elle jamais « vue noire » auparavant ? Espérant devenir plus noire qu’elle ne l’est vraiment, la narratrice entame une quête aux apparences absurdes, souvent irrésistibles. Mais en explorant son histoire haïtienne manquée, celle d’un pays pour lequel elle n’avait jusqu’alors aucune affection, elle se sent soudainement impliquée dans une continuité rompue par l’exil de sa famille. Elle, petite pièce rapportée, se met à désirer ce qu’il y a de plus laid dans l’identité. Que peut-elle créer à partir d’un héritage raté ? Une histoire familiale perdue qu’elle comble par des inventions. Cependant, malgré ses artifices, certains manques resteront à jamais béants. Malgré un drôle de voyage à Miami et un aller-retour en Haïti.
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