Résumé :
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Peu après la fin de la guerre entre le Japon et les États-Unis, le jeune Hisao revit, principalement la nuit, un cauchemar sans cesse renouvelé : les derniers moments du conflit, à la bataille de Peleliu, alors qu'il creusait la montagne avec son ami Takeshi. Le jour, il est encore obsédé par ses souvenirs, mais il est surtout torturé par une soif inextinguible. Dans son errance, il rencontre d'autres vétérans également égarés depuis leur retour à la vie civile. Son mariage prochain avec Shigeko lui apportera peut-être la paix. Hubert Mingarelli traite fréquemment ce genre de sujet (La lettre de Buenos Aires, NB avril 2011) : mélancolie, dépression, souvenir répétitif d'un épisode dramatique. Ses chapitres courts, incisifs, traduisent bien le désarroi d'un soldat englué dans ce qu'il a vécu, c'est-à-dire pas grand-chose, mais parfaitement explicite dans sa nudité et son incompréhension des événements. Le récit est brut, dépouillé, sans aucune fioriture, sans psychologie appliquée. Cependant la brièveté même, l'exposé imparfait de ce voyage, l'absence de toute explication font paradoxalement comprendre le ressenti d'un choc moral mal surmonté. Certes, tous les militaires ne sont pas déséquilibrés après un conflit, mais cet ouvrage est une manière originale de dénoncer ce problème. (source : les-notes.fr)
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