Résumé :
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Dans ce nouveau livre, Philippe Delerm nous décrit, avec la finesse et l'élégance d'un peintre de miniatures, de petits tableaux de nos vies quotidiennes. Traquant les apparentes banalités de nos discours - nos petites phrases toutes faites -, il révèle pour chacune un monde de subtilité, de fragilité, de suffisance, de rires en coin... Du vécu, en somme. Admirateur de Saint-Simon et de Proust, il aime comme eux poser le doigt sur les travers de ses contemporains, les détails qui disent un monde. Lecteur de Jules Renard (particulièrement son Journal) et La Bruyère, il a le goût des portraits et des petites phrases qui dévoilent l'esprit d'une époque.
Ainsi, "Je vais passer pour un vieux con". Une précaution oratoire souvent entendue, prélude à des propos un peu réactionnaires - mais que l'on s'autorise. Suit généralement l'incontournable " c'était mieux avant"..." Vous n'avez aucun nouveau message". On ne dit pas assez la cruauté des messageries vocales, qui pourraient se contenter d'un "Vous n'avez pas de nouveau message ». Mais non, elles soulignent, aucun: et c'est ce petit mot qui est impitoyable. On pense à Nathalie Sarraute qui dans Pour un oui ou pour un non faisait éclater une longue amitié sur la simple façon de prononcer une formule anodine : "C'est bien, ça." "On n’est pas obligé de tout boire": attablé au restaurant avec un ami, on hésite entre la demi-bouteille, le pichet ou la bouteille entière. Mais ça ferait sans doute trop. Quand l'un des deux ose revendiquer les 75 cl:"On n'est pas obligé de tout boire..."
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