Résumé :
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« Dans le train, la boue et les feuilles séchaient sous ses semelles et se déposaient au sol en nombreux dépôts noirâtres, sous le regard contrarié d'une femme assise face à lui. Adamsberg en attrapa un fragment, moulé par le crampon de la semelle, et le glissa dans sa poche de chemise. La femme ne pouvait pas savoir, songea-t-il, qu'elle côtoyait des débris sacrés, les restes du chemin de Bonneval, martelé par les sabots de l'Armée furieuse. Le Seigneur Hellequin reviendrait frapper Ordebec, il avait encore trois vivants à saisir. » Quels liens existent donc entre l'Armée furieuse, également appelée la Grande Chasse et la Mesnie Hellequin, la fratrie maudite d'un petit village normand, du sucre, un picotement dans la nuque, le meurtre d'un grand patron, une vieille comtesse passée à tabac et un jeune incendiaire ? Où trouver le sale petit drannoc responsable de tout ? C'est ce que vont s'efforcer de découvrir Jean-Baptiste Adamsberg et sa brigade de joyeux drilles, tant le secret d'Ordebec envoie au commissaire une musique inintelligible et dissonante, une composition de chimères et d'illusions, qui l'attirent comme l'eau s'élançant sous un pont. L'armée furieuse est à la fois le plus farfelu, le plus iconoclaste et le plus finement architecturé des « rompols » de l'auteur. Forte d'une langue tour à tour familière et châtiée, truculente, foisonnante et précise comme peut l'être une sculpture baroque, Fred Vargas donne plus que jamais la pleine mesure de son remarquable talent.
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