Résumé :
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«J'ai toujours mis un point d'honneur à aller au-delà de ma faim. Les gens qui n'ont plus faim sont posés sur la vie comme des nains de jardin, immobiles et béats. Ils sont heureux. Ils ne demandent plus rien. Moi je rêve d'avoir toujours plus. Mon vrai repas commence à partir du moment où je n'ai plus faim, où je suis libérée de cette contingence purement physiologique. Ensuite, entre la nourriture et moi c'est une aventure quasiment spirituelle, un démêlé d'ordre métaphysique. J'ai l'air d'employer les grands mots, de jouer à l'artiste. Il y a de ça, quand même. Si vous voulez, je suis inscrite dans une démarche de dépassement de soi. Comme les écrivains. Comme les peintres. Comme les musiciens. Sauf que moi, le dépassement se voit à l'?il. Beau travail, n'est-ce pas ?»
«Je mange pour calmer en moi l'angoisse d'être grosse. Mon appétit est proportionnel à mon angoisse, mon angoisse à mon appétit et moi à la multiplication de l'un par l'autre...»
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