Résumé :
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En conciliant les méthodes du journalisme d'investigation et la rigueur de l'histoire, c'est une approche et une vision nouvelles de la dernière bataille livrée par l'armée française que nous offre Roger Bruge. En premier lieu, il a bénéficié de l'ouverture d'archives soumises à dérogation, celles de la Commission d'enquête sur la bataille de Dien Bien Phu. Ainsi, les auditions des grands témoins -Castries, Langlais, Lalande, Dechaux, Cogny, Navarre- révèlent-elles des comportements, des réactions, des jugements, des désaccords, des accusations ou des plaidoyers, des appréciations sur les causes de la défaite et même sur les possibilités de victoire non exploitées qui, du fait de la spontanéité obligatoire des réponses aux enquêteurs, sont d'un grand intérêt.En second lieu, Roger Bruge s'est gardé de compiler des ouvrages existants. Soucieux de ressusciter le quotidien vécu par les hommes de Dien Bien Phu à tous les échelons, il s'est attaché à recueillir témoignages, correspondances, carnets de route -textes souvent poignants- pour reconstituer ce qui s'est réellement passé dans les points d'appui, dans les états-majors, dans les infirmeries et même dans les avions chargés des évacuations sanitaires et des parachutages. Et il n'oublie pas au lendemain de la chute du camp retranché le 7 mai 1954, au terme des 56 jours de siège, le calvaire des 2 000 blessés dont les Viets ne remettront que 858 à la Croix-Rouge tandis que les autres clopineront et mourront le long des pistes, en tentant de gagner à 600 km de là les camps de " rééducation ".Maquisard et interné résistant, engagé dans l'armée de Lattre, Roger Bruge a effectué deux séjours en Indochine avant de faire carrière dans le journalisme. Il publie à partir de 1958 ses premiers livres, notamment Histoire de la ligne Maginot (3 volumes), Les Combattants du 18 juin (5 volumes) et 1944 : le temps des massacres.
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