Résumé :
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Paris au temps de l'Exposition universelle: l'effervescence d'une société au seuil d'un siècle nouveau.
Céline Ouroux a vingt-deux ans. Un nourrisson dans les bras, elle arrive à Paris, un Paris qui tourbillonne de mille feux, mille bruits. Nous sommes en 1888: dans quelques mois sera inaugurée l'Exposition universelle qui doit célébrer le xxe siècle à venir. Céline est intimidée. Mais surtout elle est pauvre. Dans son Morvan natal, elle s'est prise d'amour pour un homme qui n'en méritait peut-être pas tant. Son enfant est né langé de dettes autant que d'espoirs déçus. Alors, comme des centaines d'autres jeunes femmes dans son état, il ne lui reste qu'une solution pour survivre: vendre son lait. Devenir "nounou" dans une riche famille bourgeoise. L'espace de ce que l'on appelle "une nourriture", Céline va tout apprendre de ce monde: les folies et les extravagances des maîtres, ce lien étrange, pervers, qu'ils entretiennent avec leurs serviteurs. Elle va apprendre les ambitions de la capitale, la puissance de l'argent et de la politique côtoyant ce rêve de progrès: la technique et l'industrie qui alors font vibrer la République. Mais plus que tout, c'est d'elle-même qu'elle va apprendre. Par l'épreuve comme par le plaisir, en rencontrant un amour inattendu mais éphémère, en traversant le pire des drames: la perte de son propre enfant alors qu'elle nourrit et protège celui de sa maîtresse. Son intelligence et sa fidélité retiennent près d'elle des femmes qui s'avéreront de plus sûres compagnes lorsque Céline aura conquis enfin un peu de liberté...Il y a des accents de Zola dans "Nounou", peut-être le roman le plus abouti de Michel Jeury. Il fait ici vivre avec tendresse et ironie des personnages profondément humains. Il a choisi le camp des petites gens que "la Grande Histoire" plonge dans l'oubli à chaque tour de roue: les serviteurs.
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