Résumé :
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Je faisais une guerre à mon image : bourgeois, j'avais choisi mon arme par recommandation ; pacifiste, je l'avais prise pacifique ; antimilitariste, je l'avais voulu faire comme simple soldat (antimilitariste parce qu'intellectuel) ; inapte à la vie physique (borgne), je la faisais avec des réservistes, c'est-à-dire des hommes mariés et pères de famille. D'autre part la drôle de guerre réfléchissait notre volonté profonde de ne pas nous battre puisque Hitler n'attaquait pas pour laisser pourrir cette guerre, connaissant nos sentiments. C'est dire que je me réfléchissais dans cette guerre qui se réfléchissait en moi et me réfléchissait son image. Le résultat fut que j'écrivis d'abord sur la guerre et finalement sur moi. Elle devint une retraite.
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