Résumé :
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Barbiche grisonnante et regard myope derrière ses besicles : tel apparaît débonnaire et quelque peu compassé, le Zola des manuels de littérature. Pourtant, ce bourgeois frileux se révèle très tôt comme un boute-feu redoutable. Dès qu'une injustice pointe à l'horizon, il clame son indignation à la face du monde. Ainsi se fait-il l'avocat des causes les plus difficiles, défendant la peinture de Manet aveuglément décriée, stigmatisant les mœurs corrompues du Second Empire, bravant avec un courage inouï, l'opinion, le gouvernement, l'armée lors de l'affaire Dreyfus. La critique et le publie bien-pensants ne lui pardonnent pas ses prises de position abruptes, ses professions de foi « naturalistes » et le style plébéien de ses livres. Qu'il le veuille ou non, chacun de ses romans est un scandale. Mais, si l'auteur des Rougon-Macquart est un révolté perpétuel, il est aussi un pantouflard studieux, qui rejoint sa table de travail à heure fixe, aime les bons repas et se glorifie de gagner des sous avec sa plume. Tout en peignant, de volume en volume, une fresque hallucinante de la France d'hier, il partage consciencieusement ses loisirs entre son épouse, pesante et mûre, et sa jeune et jolie maîtresse, déjeunant chez l'une, goûtant, avec l'autre, les joies de la bicyclette et de la paternité clandestine. Ce sont ces contradictions qui ont séduit Henri Troyat. Attentif à la vie privée de Zola comme à son parcours littéraire, il conjugue merveilleusement l'homme multiple qu'il fut avec l'œuvre monumentale qu'il laisse. Au-delà du récit biographique, un dialogue d'écrivain à écrivain.
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