Résumé :
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L'île déserte du Pacifique et le XVIII? siècle forment le cadre traditionnel de cette histoire librement empruntée à Daniel Defoe. Parce qu'il refuse d'abord d'assumer sa solitude et ne songe qu'à partir, Robinson est menacé par la déchéance et la folie. Puis il se ressaisit et entreprend de coloniser l'île, comme une possession anglaise. Non content de cultiver la terre et de domestiquer quelques chèvres, ce puritain avare et méthodique creuse des viviers, crée des rizières, accumule des provisions énormes, construit des édifices publics, promulgue des lois, un code pénal... La survenue de Vendredi paraît d'ailleurs justifier cette construction délirante : il va être le sujet de l'île, devenant tour à tour soldat, enfant de ch?ur, laquais, etc. En réalité, le sauvage répugne à cet ordre minutieux et ses bévues finissent par provoquer une catastrophe qui détruit l'?uvre de Robinson. Ils repartent tous deux de zéro, mais désormais, c'est Vendredi qui mène le jeu. Robinson se déshumanise peu à peu et prend le parti des éléments. Administrateur et cultivateur, il s'oppose dorénavant au fantasque Vendredi, comme l'homme de la terre s'oppose à un être aérien. Puis sous l'influence de son compagnon, il se transforme en héros solaire. Sa sexualité notamment subit des métamorphoses successives de plus en plus surprenantes. Le sens du travail, le nudisme, la spéléologie, les bains de soleil, le colonialisme, le racisme, les innovations sexuelles, autant de préoccupations d'aujourd'hui que l'auteur a insérées et brillamment illustrées dans le mythe éternel de Robinson Crusoé.
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