Résumé :
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Edouard Manet (1832-1883) est certainement l'un des peintres les plus revendiqués par une histoire de l'art moderne qui passe par Picasso, Warhol ou De Kooning. La connaissance de son oeuvre s'est considérablement modifiée dans les vingt dernières années et l'exposition du Centenaire, en 1983, a pu démontrer l'enjeu des critiques contemporaines, les plus vives qu'un artiste ait connues de son vivant. La vie de Manet est une vie de travail rythmée en priorité par l'échéance du Salon Officiel, également une vie de bourgeois parisien participant à l'actualité de son époque sous ses aspects les plus graves et les plus futiles. Manet, que tout le monde s'accordait à trouver charmant, fut aussi en mesure de dialoguer avec les plus grands: Baudelaire et Mallarmé, que nul n'a mieux compris, Banville, Charles Cros, Zola, Chabrier, Degas, Monet, Fantin, Berthe Morisot, et bien d'autres. Dans cette position centrale qu'il n'a jamais remise en cause, Manet a voulu rétablir un lien vivant avec la tradition classique, Vélasquez, Raphaël, Giorgione, Rubens, Goya, de façon à ouvrir son réalisme foncier à une capacité expressive profondément neuve. Rapportée à son temps et à son oeuvre, la vie de Manet nous conduit vers cette forme intelligible qu'il a voulu donner et faire voir, la peinture. Eric Darragon, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Tours, est l'auteur de plusieurs études sur le Maniérisme italien ainsi que sur des problèmes d'analyse de la peinture réaliste et impressionniste. Son activité concerne également l'évolution récente de l'art contemporain.
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